Immobilier vert : une nouvelle tendance en construction

L’immobilier vert, une réponse à la crise climatique, gagne du terrain dans le secteur de la construction. Cette approche, qui intègre la durabilité et l’efficacité énergétique dès la conception des bâtiments, séduit de plus en plus de promoteurs et d’acheteurs conscients de leur impact environnemental. L’utilisation de matériaux écologiques, la réduction de la consommation d’énergie et la maximisation des ressources naturelles sont au cœur de cette tendance. Les certifications telles que LEED et BREEAM servent de références pour évaluer la performance écologique des constructions. L’immobilier vert représente ainsi une voie prometteuse pour un habitat durable et responsable.

Les fondements de l’immobilier vert

L’immobilier vert s’ancre dans une démarche ambitieuse de transformation du parc bâti existant, particulièrement dans le secteur tertiaire, qui représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Le dispositif Éco-énergie tertiaire s’érige en pilier de cette mutation, imposant une réduction des consommations énergétiques pour les bâtiments de plus de 1000 m². Les objectifs sont clairs : atteindre 40% de réduction d’ici à 2030, 50% en 2040 et la neutralité carbone en 2050. Jean Carassus, professeur à l’École nationale des Ponts et Chaussées, souligne l’urgence de cette initiative, constatant une baisse des émissions de seulement 4% entre 1990 et 2015.

Lire également : Acheter ou louer : quelle est la meilleure option ?

Le parc immobilier tertiaire, qui s’étend sur plus d’un milliard de mètres carrés et comprend 75% de bureaux ainsi que 15 à 20% de commerces, devient ainsi le sujet d’une attention particulière. L’enjeu est de convertir ces espaces en bâtiments basse consommation, compatibles avec les impératifs du développement durable. La France, avec son plan France relance, s’engage financièrement dans cette voie, soutenant les rénovations énergétiques et la transition écologique du secteur.

La mise en œuvre de ces fondements nécessite un cadre réglementaire et des outils de suivi performants. La plateforme informatique Operat incarne cette volonté de rigueur en collectant les données énergétiques essentielles pour piloter et évaluer les progrès réalisés. C’est dans cet esprit que les acteurs de l’immobilier tertiaire sont appelés à collaborer, afin de transformer ces fondements en une réalité tangible, profitable à tous et respectueuse de l’environnement.

Lire également : Loi Pinel : tout savoir sur les avantages fiscaux

Innovations et technologies au service de la construction durable

La construction durable se dote, chaque jour, de nouvelles armes pour livrer bataille contre le réchauffement climatique. Les matériaux biosourcés tels que le bois, le chanvre, la paille ou encore la brique de terre émergent comme alternatives crédibles aux matériaux traditionnels. Ces ressources renouvelables offrent des avantages non négligeables : la réduction de l’empreinte carbone, mais aussi des économies d’échelle sur les coûts de production. L’écoconstruction s’inscrit ainsi dans une démarche de préservation environnementale, tout en ouvrant la voie à une accessibilité financière accrue.

L’initiative ‘Booster du réemploi’ rassemble plus d’une trentaine de maîtres d’ouvrage et d’investisseurs, promoteurs et grands utilisateurs, autour de la valorisation des matériaux en fin de vie. L’objectif : inciter au réemploi des matériaux dans le bâtiment, en faveur d’un secteur de la construction écoresponsable. Cette synergie entre les acteurs du tertiaire vert participe à l’élaboration d’une économie circulaire mettant l’accent sur la durabilité dans l’immobilier.

L’efficacité énergétique s’associe étroitement à ces innovations matérielles. Les énergies vertes, telles que la géothermie et le photovoltaïque, s’intègrent de plus en plus dans les nouveaux projets immobiliers. Les bâtiments verts ne se contentent pas de réduire leur consommation énergétique ; ils produisent aussi leur propre énergie, contribuant ainsi à un bilan carbone optimisé.

Les défis associés aux matériaux biosourcés, comme leur disponibilité ou leur coût, ne freinent pas l’élan de la construction bois, dont témoigne le dynamisme de projets tels que Wood Up. La végétalisation des façades et toitures, au-delà d’améliorer l’isolation et la biodiversité, marque une étape supplémentaire dans l’engagement des constructeurs et des architectes envers un urbanisme qui respecte et intègre naturellement son environnement.

construction écologique

Le marché de l’immobilier vert : défis et perspectives

Au cœur des stratégies d’investissement immobilier, la demande pour des bâtiments bas carbone ne cesse de croître, notamment de la part des investisseurs institutionnels. Véronique Bédague-Hamilius, directrice générale déléguée de Nexity, note cette exigence comme un levier de plus en plus prégnant. Les acteurs du marché immobilier vert s’orientent donc vers des constructions qui répondent à ces nouvelles attentes, tout en anticipant les réglementations futures en matière de neutralité carbone.

Parallèlement, l’adaptation du cadre fiscal et des incitations financières jouent un rôle déterminant dans la promotion des écomatériaux. Jacques Baudrier, adjoint à la mairie de Paris chargé des constructions publiques et de la transition écologique du bâti, prône une TVA réduite à 5,5% sur les biomatériaux et des aides publiques ciblées pour soutenir la constitution des filières bois, chanvre, paille et briques de terre. Ces mesures visent à réduire les freins économiques et à encourager la construction durable à grande échelle.

Le Plan France Relance s’inscrit comme un catalyseur de la transformation du marché immobilier vert avec un budget de 100 milliards d’euros, dont un tiers dédié à la transition écologique. Avec des fonds spécifiques alloués à la rénovation énergétique et au recyclage des friches, ce plan est un véritable moteur pour l’évolution des pratiques dans le secteur de la construction. L’ensemble de ces initiatives converge vers un renforcement de l’économie verte et une réelle opportunité pour les acteurs impliqués de participer à l’édification d’un futur plus durable.

ARTICLES LIÉS